L'accès à l'information numérique est de plus en plus perçu comme le meilleur moyen de satisfaire les besoins en information des enseignants chercheurs, des chercheurs et des étudiants à l'UCAD qui expriment une demande forte d'informations sur les évolutions scientifiques. Cependant, ils sont souvent confrontés à des problèmes d'accès à l'information, malgré toutes les opportunités qu'offre le libre accès.

Notre recherche s'inscrit dans le cadre d'une thèse au Laboratoire DICEN (Dispositif d'Information et de Communication à l'Ere Numérique) du CNAM sur l'Afrique et l'open Access. Elle vise à répondre aux questions suivantes : (1) Comment les chercheurs et les étudiants appréhendent l'offre d'information numérique ? (2) Quel rôle pour ces bibliothèques ? (3) Quelle stratégie pour une bonne promotion du libre accès ? (4) Quelles stratégies pour un bon usage de l'information?

S'inscrivant dans une approche de recherche mixte, cette étude analyse l'offre d'IST numérique des bibliothèques de l'UCAD à partir de recueils de données variés et d'observations participantes. Elle montre que l'offre locale est faible. Les enseignants publient peu et les revues locales manquent de support institutionnel. Même si les revues scientifiques étrangères sont de plus en plus accessibles en ligne, les budgets des bibliothèques sont incapables de supporter le coût des grandes bases de données. Quelques initiatives comme celles de la BU Centrale de l'UCAD (Cyberdocs, SIST, etc.), et de l'IFAN (« Biens culturels africains), offrent des possibilités de dépôt institutionnel. Des initiatives issues du partenariat bilatéral ou multilatéral permettent d'accéder à des bases de données internationales (AGORA, HINARI, OARE, etc.). Néanmoins, toutes les bibliothèques n'y ont pas accès. Sur dix bibliothèques enquêtées, seules quatre ont accès à des bases et banques de données gratuites ; les autres ne sont même pas au courant de l'existence de ces offres. Il se pose donc le problème de la mise en commun et du partage des ressources. Une exploitation optimale des ressources en accès libre est donc nécessaire. Elle suppose cependant des compétences informationnelles que les étudiants et les enseignants n'ont pas toujours. En outre les coupures d'électricité, la faiblesse du débit d'accès à Internet et la fracture numérique constituent des obstacles majeurs.

Outre le manque de synergie entre les institutions, il ya une absence de collaboration entre les professionnels alors que, de nos jours, toutes les bibliothèques doivent recourir au libre accès tout en favorisant d'autres voies dont l'accès « vert » préconisé par S. Harnad qui  « oblige les chercheurs à archiver leurs articles sur internet et à les rendre libres d'accès »[1]. Les bibliothécaires doivent s'impliquer dans la sensibilisation et la communication auprès des enseignants, des chercheurs, et étudiants pour les amener à adhérer au libre accès. Des efforts ont été consentis par l'Etat à travers des programmes « un enseignant un ordinateur », « un étudiant un ordinateur. D'autre part le partenariat UCAD/SONATEL a permis l'équipement des Laboratoires, des bureaux d'enseignants et cyber espaces pour une meilleure exploitation des ressources disponibles sur le Web.

Le 1er objectif de la communication est d'analyser ces problèmes, de suggérer des solutions pouvant contribuer à améliorer l'accès libre à  l'information dans les bibliothèques, mais également contribuer à l'avancement de la recherche sur ces questions.

 Le 2ème objectif est de voir comment à partir de cette étude de cas identifier des pistes pour un meilleur accès à l'information des enseignants-chercheurs, chercheurs et étudiants des universités africaines et arabes.